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ENTRETIEN AVEC PRIMO LEVI : 1985 | Traduction : Camilla Maria Cederna

PRIMO LEVI

une leçon d’histoire et de sagesse: 

texte original en italien à la suite

Ma patrie est le Piémont. Je ne penserais jamais d’aller vivre en Israël. Mais les premières personnes qui allèrent vivre en Israël n’avaient pas une patrie comme celle-ci. Il s’agissait de personnes très religieuses, ou bien ils étaient des polonais, des russes, des roumains auxquels il n’avait jamais été permis de considérer comme une patrie à eux le pays dans lequel ils vivaient. Les gouvernements de ces nations leur disaient : « Vous n’êtes pas russes, ou polonais ou roumains. Vous êtes yid ». Les pogroms continuèrent aussi après la guerre. Certains juifs qui avaient miraculeusement survécu à l’Holocauste, moururent pendant les pogroms de l’après-guerre.
Un grand désir poussait les personnes vers une patrie, puisqu’ils n’en avaient plus aucune. Ce n’est pas ma situation. Je suis un juif de la Diaspora, dans tous les cas un juif du « retour ». Aujourd’hui la situation en Israël est dramatique, même tragique, en partie à cause des erreurs qui ont été commis.
Quand dans La trêve (1963) je décrivais le convoi chargé de jeunes sionistes dirigés en Israël, je me referais à une réalité bien évidente. En Europe, très simplement, il n’y a avait plus de place pour ces personnes. L’Europe était une terre de massacres, la terre d’Auschwitz. Il y a eu une énorme vague émotive qui m’emporta moi aussi. Je ne savais pas si ma famille avait survécu ou si cette maison existait encore, cependant mon seul désir après la déportation à Auschwitz était de rentrer en Italie. Beaucoup de mes anciens copains me demandèrent pourquoi je voulais retourner en Italie. Ils pensaient que l’Europe était un endroit dangereux. « Viens avec nous en Israël afin de réhabiliter la terre. De cette façon nous pourrons réhabiliter nous-mêmes. Nous irons, nous construirons afin de reconstruire nous-même ». Il s’agissait d’un argument très efficace. Mais il était une simplification. Il aurait suffit de penser à la situation réelle, aux conditions objectives … pour commencer, ce territoire n’était pas vide.
(Primo Levi, entretien avec Germaine Geer, novembre, 1985).

La mia patria è il Piemonte. Non penserei mai di andare a vivere in Israele. Ma le prime persone che andarono a vivere in Israele non avevano una patria come questa. Erano persone molto religiose, oppure erano polacchi, russi, rumeni ai quali non era mai stato concesso di considerare come loro patria il paese nel quale vivevano. I governi di quelle nazioni dicevano loro : « Voi non siete russi, o polacchi o rumeni. Vois siete yid ». I progrom continuarono anche dopo la guerra. Alcuni degli ebrei che erano miracolosamente sopravvissuti all’Olocausto, morirono durante i progrom post bellici.
Un grande impulso spingeva le persone verso una patria, poichè non ne avevano più alcuna. Questa non è la mia situazione. Io sono un ebreo dela Diaspora, ad ogni modo un ebreo « di ritorno ». Oggi, la situazione in Israele è drammatica, addirittura tragica, in parte a causa di errori che sono stati commessi.
Quando in La tregua descrivevo il convoglio carico di giovani sionisti diretti in Israele, indicavo una realtà del tutto evidente. In Europa, molto semplicemente, non vi era più posto per quella gente. L’Europa era la terra dei massacri, la terra di Auschwitz. Vi fu una tremenda ondata emotiva che travolse anche me. Non sapevo se la mia famiglia era sopravvissuta, o se questa casa esisteva ancora, tuttavia, il mio solo pensiero dopo la deportazione ad Auschwitz fu di ritornare in Italia. Molti dei miei ex-compagni mi chiesero perché ritornassi in Itaia. Pensavano che l’Europa fosse un luogo pericoloso. « Vieni insieme con noi in Israele, per riabilitare la terra. Così facendo potremo riabilitare noi stessi. Andremo e costruiremo al fine di ricostruire noi stessi ». Si trattava di un argomento molto efficace. Ma era una semplificazione. Bastava pensare alla situazione reale, alle condizioni oggettive … tanto per cominciare, quel territorio non era vuoto.
(Intervista di Germaine Geer, novembre 1985)

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