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Un périple des précarités | Firdaous EL HAMDI

Firdaous EL HAMDI

Comment devient-on précaire ? Privé d’accès au savoir, chose qui éventuellement nous prive d’accès aux lumières des questionnements et des compréhensions

    Dès lors, l’accès au savoir est, relativement, un moyen d’accès à une intellectualité ouverte, à un état d’esprit permettant l’accès à une liberté du choix de style de vie. Sachant que même ce que nous pouvons décrire comme « précarité » peut constituer dans certains contextes un choix de vie, nous discuterons dans cette analyse, la précarité non-choisie, imposée indirectement par des systèmes qui dépassent les individus qui en font objet

    Etant ni sociologue, ni experte en précarité ou développement, je discuterai dans cette analyse à travers une vision individualisée des origines de la précarité qui est à la fois, à mon avis, source et conséquence d’une privation de l’accès au savoir et ses lumières

    La précarité sociale dans sa relation avec un ensemble de mutations factorielles des sociétés néo-libérales, change de forme et de nature.  Les sociétés néo-libérales sont des sociétés où s’est aggraver la fracture socio-économique, vue l’évolution vers des nouvelles formes de production et les changements radicaux des rapports au savoir. La précarité sociale est tributaire de cette nouvelle course vers l’inconnu incontrôlable

   Epistémologiquement parlant, tout savoir reflète une conscience, un point de vue, une interprétation et une reconstruction subjective de la réalité. Le premier problème en termes de conceptualisation de la précarité sociale, est celui de la définition. Une tendance  qui a trouvé une place très importante durant les années 80, bien précisément en 1987 dans la «  Grande pauvreté et précarité économique et sociale » de Joseph Wresinski, et qui avance que la précarité, étant une situation d’absence de sécurités, est un processus lié à l’incapacité individuelle d’assumer des devoirs et d’exercer des droits, en se livrant à l’incertitude, l’insécurité et la non-garantie en termes d’accès à la santé, à l’éducation, au logement, et à l’emploi.

     Ce premier temps d’analyse, est révélateur d’une reconstruction basée sur la dualité devoir-droit de la réalité précaire.  Il renvoie vers la grande évolution de cette dualité au cours de l’histoire, depuis Zénon et après Cicéron pour lesquels le devoir est ce qui est conforme à la nature.  Passant par la morale Kantienne, où le devoir est un impératif et un commandement transcendant qui affranchi l’autonomie et la liberté. Arrivant à l’utilitarisme de Hume, où la signification vertueuse du devoir est dans le plaisir ; le devoir est alors à l’origine des passions.

    En tout cas, ce que nous a appris un certain cheminement historico-philosophique du concept de devoir, est que son accomplissement est une légitimité d’être. L’incapacité à accomplir les devoirs, sera une atteinte à celle-ci. La précarité est, en effet, une atteinte à la légitimité d’être

    Dans un deuxième temps d’analyse, il faut macro-contextualiser cette atteinte de la légitimité d’être que constitue la précarité. Le monde aujourd’hui est en mutation. Le marché du travail connait des changements caractériels correspondant aux changements des formes de production

    Le 20éme siècle constitue une étape de passage historique, de la société industrielle-traditionnelle – où le travail est un élément identitaire et le savoir est tributaire de l’idéologie culturelle des entités sociales- à la société informatisée-du savoir qu’appel M. Castells la société informationnelle – où le travail  est un moyen d’individualisation dans un contexte de connectivités, et le savoir existe pour lui-même et constitue une puissance indépendante-. Dans cette conjoncture, l’économie devient un ensemble d’éléments centraux capables de fonctionner en tant qu’unité dans le temps réel à l’échelle mondiale, sur la base de l’infrastructure fournie par les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ce, dit, nouveau mode de production, condamne le monde à une interdépendance, subissant au principe de réseautage, construction et rétention des connexions autour du monde, et donc, tout entité ne faisant pas partie de ces connectivités et n’arrivant pas à évoluer dans le rythme propice, ipso facto,  risque d’être marginalisée, et par la suite, tomber dans le labyrinthe de la précarité

    Le fonctionnement de toute société, est essentiellement basé sur l’instinct de survie chez les individus.  Les formes de la précarité sociale se diversifient aussi rapidement que les formes de résistance. Les individus réagissent aux situations de précarité par des manières réorganisatrices de la vie en groupe. Ce qui impacte directement les perceptions de l’organisation spatiale, du fait, l’apparition des espaces périphériques, qui formeront de nouvelles normes, valeurs et conduites.

Cette question de la précarité sociale, est à contextualiser largement, dans la vague des transformations planétaires en matière de modes de production, du rapport au savoir et des transformations de l’espace de la vie commune. Ainsi, elle doit être située dans un paradigme de complexité tentant l’aventure d’une explication qui dépasse les facteurs simplistes

    La question qui se pose maintenant, comment peut-on analyser le lien existant entre la précarité, la privation du savoir et tous les types du fanatisme qui poussent des individus à des extrémités de haine et comment le contextualiser dans cette approche du système connecté à l’échelle mondiale

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