L’herbe des débuts éperdus | Hassan Hijazi
Hassan Hijazi
” La douleur est un siècle, la mort un moment ” (Grasset)
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Ton amour sévit toujours
Hélas, il n’irrigue plus
Comme auparavant
Mes vaisseaux dépourvus
De tes oasis réservés
Seulement il embaume
Mon corps a soif
Du sang des envies!
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Déjà,
Cette lueur étrange
Demeurant au fond des yeux
Intensifie le tracas
De ce même visage
Circonspect à jamais
C’est ainsi que
J’ai parcouru
Comme j’ai jamais osé faire
Tous les non – lieux
N’existant que dans
Les vides affreux
D’une petite mémoire
Couverte par les draps
D’une aliénation morbide!
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Me voilà encore à nouveau
En train de fouiller
Le teint vermeil
De ton visage inquiet,
A travers les sagas
Vécus de l’extase,
Au delà des futails délaissés,
Dans le chant des sternes
Comme dans la danse
Des asteries
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De jour en jour je m’enflamme
En plein énorme gouffre
De tes paroles énigmatiques,
Et l’oasis je ne la trouve point,
D’une nuit à l’autre je me perds
Dans les ras des vagues,
Dans l’opacité du ciel
Qui m’est plus familier
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Et ta voix suave..frissonante
Portée par les tresses du vent
Je l’entends tout de même
À chaque frottement des yeux
Des mots chancelants
Issus des nuits cyniques
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Souviens- toi donc
De l’oreiller des contes,
Des poèmes qui cernaient la brise
Souviens – toi de l’herbe
De nos débuts éperdus,
De nos rêveveries intransigeantes
Jamais interprétées
En la présence indésirable
Des corps intrus,
Préserve donc cet oreiller,
Ne le confie plus aux avalanches,
Flotte le nuage de mes blessures
Et parraine mon visage
Entre tes paumes
Hassan Hijazi L'herbe des débuts éperdus 2017-09-11