Anis Arrafai (en arabe)
Traduction : Mohmoud Bernoussi
Azdem Abdselem , en son genre , représente un cas humain sur la scène des arts plastiques au Maroc , dont le statut , une « personne mythe » reposante sur une double dialectique d’apparition et de disparition qui suscite de pertinentes questions
Après avoir préoccupé le milieu artistique et médiatique des arts visuels avec deux grands événements thématiques et remarquables dans son parcours de plasticien créatif ,durant toute une décennie , « Seuils De Mirage » ” عتبات السراب “en 1992 et « Les Marches Du Grand Amour « ” مدارج العشق” « en 1999 ; il sombrait soudainement et s’emparait des vues derrière des portières d’oubli pour presque une dizaine d’années
Il redonne signe de vie juste après une tant d’années avec un nouvel uniforme audacieux et avec des parachèvements plus forts dans le cadre d’un genre de la discipline plastique inaccoutumée avec un autre titre thématique en 2009 , « La Pomme Dite « Proscrite » puis encore avec ce début cet an 2016 , il nous étonne avec sa récente exposition individuelle AZDEM IMAGINE organisée par la Galerie Rê en partenariat avec Marrakech biennale 6 , 2016 et dont une partie des ses sculptures est encore exposées en collective en ce mois de décembre (et depuis le 14 octobre 2106) dans ce même espace extraordinaire et jusqu’au 14 janvier 2017
IMAGINE ,ce titre , Azdem l’a bien inspiré de la célèbre chanson Imagine du grand John Lennon : ( IMAGINE ALL THE PEOPLE , CHARING ALL THE WORD … ) et d’ailleurs qui a demeurer le jour du vernissage et les jours qui suivent ,musique de fond
Presque une douzaine et demi de sculptures unique en genre et une demi douzaine de peinture acrylique su papier mâché, sur bois sans pareil ont enluminés l’espace de la galerie Rê
Les statuettes sur lesquelles je focalise cette lecture, sont des volumineuses masses, vide à l’intérieur et différentes l’une des autres, d’une structure esthétique multiple que l’artiste Azdem nous présente dans ce formidable lieu qui abrite l’art contemporain, en tant que présence matérielle de l’image ou bien en tant que ronde-bosses et sculptures ou bustes artistiques
Ces œuvres tridimensionnelles dans l’ensemble, se limitent à la moitié supérieur du corps humain, mais en harmonie avec un choix de l’artiste et qui s’éloigne de toute approche « corporelle imitative » aristotélicienne et les fait élever à un seuil idéel au rang de l’esprit, dont le visible sculptural devint une scène à figuration profondément simplifiée, prédisposé à atteindre les rives des conceptions abstraites
L’artiste Azdem s’inspire des sources de références philosophiques, qui s’étendent avec leurs ombres tendres sur l’air de ses personnages et ses créations « Platoniciennes » qui évitent d’elles même , tout besoin animal, lascif, et sensuel .Tels ,les désirs , narcissiques , érotiques ou bien sociaux sous-jacents dans notre « inconscients visuels » comme l’avait avancé Régis Debray , dans une perspective de se présenter à la perception comme sujet « cartésien » accablé par le souci de l’étant et porté par une acharnante quête de la vérité
Le grès « industriel » chamotté ou terre réfractaire avec laquelle l’artiste fait ses modelages, est une pâte peu consistante peu maniable s’adapte bien aux grands feux pour subir une métamorphose et devint une sorte de pierre et son émail partiel, se vitrifie durant toute une nuit de cuisson au sein du foyer d’un four à gaz que l’artiste surveille avec une grande attention
C’est ce long cheminement dépassant les cents jours de pétrissage de modelage, de séchage et ‘enfournement qui donne à l’exposition ces identités qui diffèrent de formes, mais suivant un même principe ; se suffire à la moitié supérieur du corps
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D’une part, l’œuvre est une sculpture classique, fidele à sa matière et non vidée de son poids, se suffisant à elle-même sans se faire nulles allusions à ses bords. Elle apparait en « inertie éternelle « sans traits expressifs insouciante des parties et des membres du corps .La nuque diffère du visage et sur son dos et son torse ; des petits motifs répétitifs, miniaturisés et brouillés de la statuette elle-même, avec des compositions supplémentaires de glaçures ; oxyde de cobalt de, de chrome, de cuivre …pour des taches d’émaillage et des taches chromatiques partielles
Par contre, il est si remarquable de savoir que cette « inertie éternelle » est capricieusement illusoire et fictive par excellence, tant que troisième dimension de la sculpture, ménageant une dynamique au surface et une vie au cœur de l’étertie ou la rend une mase statique dont le mouvement et antérieur selon une expression du sculpteur égyptien Adam Hanine
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D’autre part, l’œuvre sculpturale d’Azdem Abdeslem , est une sculpture circulaire postmoderniste par le fait de vider des entailles de sa forme initiale pour qu’elle s’en délibère et parcourir son contre moule au gré des fins d’harmonie
Là, alors, cette partie supérieure, perd toutes des normes de mesure, d’ordonnance et d’ajustement pour acquérir son rythme
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Sur un troisième plan, l’œuvre sculpturale devint une structure quadrilatère sous forme d’un ( moule négatif ) droit et plat , d’où apparait à son centre ;la moitié supérieur du corps humain côtoyé par une image de son double et que l’artiste à ( empreinté ) et gravé puis brouillé sa présence à un degré ,presque d’absence ! Mais, en réalité cet une « absence » qui confirme la présence et que l’on peut considérer, une appropriation exclusive de tout ce qui est présent après une élucidation du critique Arnheim Rudolf dans son livre « La pensée visuelle » .