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Musée de la mémoire et des droits de l’homme, Santiago, Chili

Camilla Maria Cederna – La Vague Culturelle

On y accède par une esplanade en pente, la « Plaza de la Memoria », de six-mille mètres carrés, dont un mur porte l’inscription en cuivre des 30 articles de la déclaration Universelle des droits de l’homme, approuvée par les Nations Unies le 10 décembre 1948
L’architecture de l’édifice évoque le stade dans lequel des milliers de citoyens innocents furent enfermée après le coup d’état qui renversa la république de Salvador Allende, le 11 septembre 1973. Ensuite, jusqu’en 1990, date de la fin de la dictature, 38 .254 personnes, dont 4200 femmes (229 enceintes), 3156 enfants, furent victimes de la violence politique, torturées, assassinées et faites disparaître, forcées à l’exil

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Tout le mur central du musée, étalé sur trois étages, est recouvert par un mural recouvert de centaines de visages des victimes, qu’ont été identifiées et dont, à l’aide d’un logiciel connecté à ces images, on peut savoir les informations principales obtenues par la commission de la vérité Comision Nacional de Verdad y Reconciliation
Cette persécution fut menée systématiquement sur tout le territoire du pays, comme le montre une carte du Chili, à travers des points lumineux qui indiquent environ 1.132 lieux de réclusion
Ce qui rend ces massacres particulièrement terribles c’est la stratégie de la disparition, menée par le régime qui n’a cessé d’effacer les traces de leurs crimes, empêchant aux parents des victimes de connaître le sort de leurs proches. Occultation et déplacement des restes, corps souvent fait disparaître dans des fosses communes ou jetés dans l’océan. Récemment les restes d’un enfant disparu viennent d’être retrouvés lors des travaux pour la construction d’un parking

Dans ce lieu de mémoire, inauguré par la présidente du Chile, Michelle Bachelet, le 10 janvier 2010, grâce à des écrans munis de casques d’écoute, les visiteurs peuvent entendre plusieurs témoignages concernant toute la période de la dictature, à partir du coup d’état. Impossible de suffoquer l’émotion écoutant le discours prononcé pendant les dernières minutes de son existence, par le président Salvador Allende, renfermé dans le palais du gouvernement, la Moneda. Sa voix claire et ferme résonne à travers le microphone, malgré le bruit des bombardements du palais de la part des avions militaires. Avec ses mots pleins de courage et d’humanité qu’il adresse au peuple chilien, il essaye de lui donner de l’espoir et en même temps de le protéger, malgré les évènements tragiques. Dans la même salle, on peut aussi écouter les discours des membres de la junta, expliquant « le sacrifice nécessaire » que les généraux, parmi lesquels Pinochet, demandent à la population, avec ce coup d’état qui va inaugurer 15 ans de massacres. Les visiteurs écoutent et pleurent en silencemultiples écrans placés sur le mur. Les uns après les autres, ceux qui ont eu la force de le faire, racontent dans les détails les violences qui ont subir: coups, décharges électriques, brulures, noyade … En bas le lit en fer et les instruments utilisés par les tortionnaires, dont le but était de transformer les victimes en objets
Dans une autre, sont accroché les lettres des enfants exprimant leur angoisse et leur peur face à la disparition des parents et des membres de leur famille

Toutes les phases de la dictature sont racontées, expliquées, à l’aide de nombreux matériels, articles, photographies, documentaires
Dove sono? Where are they? La demande de justice et de vérité n’a jamais cessé, jusqu’a la fin, quand le 5 octobre 1988, le referendum populaire établira la fin de la dictature

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