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La “pholie” artistique de Nabil Lahlou n’est pas morte | Fouzia ELBAYED

Par : Fouzia ELBAYED

2L’Artiste Nabil Lahlou est un Grand monument de la culture, et parmi les géants de la scène marocaine qui a connu dernièrement le départ d’un de ses piliers. À la différence des travaux de Saddiki, qui puise dans le répertoire arabe classique, les productions scéniques de Nabil trouvent refuge chez les pionniers de la scène mondiale, sont d’une audace inouïe, et d’une originalité époustouflante

Perdurer est un défi, une bataille que mène la famille de Nabil Lahlou, contre l’indifférence, fidèle à elle même et à ses principes de ne produire que dans le créneau de l’exception et l’excellence, où le franc parler ne laisse pas de place à la censure, mais montre le charisme de l’intellectuel révolté et son pouvoir à dire haut les toits la vérité que les autres préfèrent ensevelir vivante.

Nabil Lahlou n’a peut être pas encore assouvi cette “envie d’écrire pour cette immense comédienne “, comme il le dit. J’adhère à son point de vue, mais, grande admiratrice que je suis, du jeu professionnel de Sophia et de son expression théâtrale rarissime, j’aimerais bien la voir dans d’autres productions cinématographiques internationales, tellement sa présence pèse et son jeu inspire l’universalisme. Donnez à Sophia HADI, notre Antigone, cette occasion et vous allez vous rendre compte qu’elle a d’autres cordes dans sa lyre, à côté de son savoir faire qui dépasse de loin les grandes artistes. J’ai la nette conviction, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, qu’elle est dotée d’un talent incomparable

Fan de l’univers dramaturgique des Grands, en tant que critique d’art, j’ai depuis longtemps fait partie de votre public et à chaque fin de vos spectacles, je sors éblouie par votre gestion des acteurs et par votre lecture nue de la vérité sans fard ni masque social où vous ne cessez de dénoncer la mascarade de l’hypocrisie des hommes

Dans la satire Nabil, tout comme Saddiki, se permet tout. Il harcèle les mots, les dénudes, et jouit pleinement de son nihilisme qui libère et assure la catharsis de ses spectateurs constitués en majorité d’élites

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Le dernier spectacle de Nabil Lahlou présenté au théâtre Med V à rabat, “Ophélie n’est pas morte” est pour moi une des grandes performances théâtrales où nos deux actrices, vacillant de l’humour au grotesque, ont émue le public, avec le choix méticuleux de ces deux actrices Nadia Niazi et Sophia Hadi d’un talent indiscutable. Leur complicité sur l’arène du jeu a rehaussé le charme de la pièce et leur sensibilité lui a donné une saveur conviviale digne de Shakespeare

L’adaptation, tout comme la scénographie m’a vraiment troublé par sa qualité. La démarche théâtrale de Nabil Lahlou est toujours restée fidèle à lui-même et à son style car depuis longtemps construite, et forgée à la lumière des préoccupations d’un artiste complet, incommensurablement libre et doublé de génie

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Continuer à produire est un gage de la persévérance à dire j’existe pour de bon et à défier la vulnérabilité des mortels que nous sommes. Comme disait Nietzsche ” Il y’a des esprits libres et insolents qui voudraient dissimuler et nier qu’ils sont, au fond, des cœurs incurables et brisés, – c’est le cas de Nabil Lahlou, et la folie, enfin, peut-être le masque d’un savoir funeste et trop certain”

Exhiber sa singularité en spectacle est un gage d’assurance. Mais quand on choisit délibérément d’être anticonformiste et autonome dans une société qui a ses caractéristiques, on garantit sa marginalité combien difficile pour un créateur, sauf si elle est assumée par ceux et celles qui réfutent la médiocrité et la platitude

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